L'orbe de Xalgaz [Libre]

Alors qu'il avançait dans la nuit noire, l'homme put sentir que ses jambes lâchaient. Il cédait peu à peu sous le poids de la fatigue, mais il restait cramponné à l'objet qu'il portait entre ses bras, collé contre son ventre. Il fut pris d'une quinte de toux et cracha un filet de sang avant de continuer lentement sa marche en traînant les pieds. Ce fut lorsqu'il arriva devant une statue représentant une immense fille pleurant des cascades d'eau qu'il sentit ses forces l'abandonner. Il se laissa tomber au sol et rendit son dernier souffle. L'objet qu'il tenait, une boule étrange roula jusqu'au bord de la plate-forme et chuta dans le vide.

Sasaki apparut devant une immense usine qui crachait fumées nauséabondes et des flammes. Autour d'elle, des créatures comme des masses informes faites de goudron et d'un masque blanc. Elle sortit son sabre et s'agenouilla. Les créatures s'approchèrent et l'un après l'autre, elle leur enfonça son sabre dans les trous de leur masque avec une rapidité redoutable.

-Bon, bon, entrez, vous allez être en retard pour le thé. Fit une voix dans l'usine.

Sasaki rangea son sabre avant d'entrer dans l'usine. A l'intérieur, on avait établi une longue table avec beaucoup de sièges. Mais sur les dizaines de sièges, trois seulement étaient utilisés. L'un par un homme grotesque avec un immense chapeau à damier et une canne surmontée d'une théière miniature. L'autre était un lièvre pourvu de nombreuses prothèses mécaniques à la place de membres de son corps. Le dernier était un cadavre, en pleine décomposition et le chapelier le tenait fermement dans ses bras en versant le thé dans son gosier.

Il y avait aussi sur la table, adossé à la théière, un mulot lui aussi affublé de prothèses mécanique: une en particulier, deux roues à la place des pattes comme un déambulateur. Le mulot dormait à poings fermés en émettant un son de scie circulaire.

-Pas de place ! Pas de place ! Enragea le chapelier en frappant la table de son poing.

-J'ai la sensation qu'il y en a beaucoup non ?

-Et vous vous invitez chez les gens, c'est grossier.

Sasaki haussa un sourcil.

-Pardon. Vous nous avez envoyé une lettre comme quoi vous aviez trouvé un homme que cherchait Zarxnos. Où est-il ?

-Il est là. C'est ce charmant gentleman, il est un peu... Timide. Dit le chapelier en indiquant le cadavre apparemment tout à fait sérieux.

-J'ai l'impression qu'il va falloir m'en dire plus. Et comme ça risque de prendre un certain temps... Vous ne refuseriez pas de me permettre de me joindre à votre tea party ?

Sasaki s'installa sur le premier fauteuil qu'elle avait devant elle. Sur le terrain, elle était bien plus professionnelle, avait l'air moins "gamine", moins enjouée. Mais en vérité intérieurement, elle jubilait de pouvoir se sentir une autre.

-Bon. Mais je refuse de parler de cet homme, s'il n'en a pas envie. En avez-vous envie, ami ?.......... Qui ne dit mot, ne dit rien.

-C'est pour ça que j'ai l'impression que ça va durer longtemps. Et... Sans vouloir vous froisser, je ne crois pas que ça soit l'expression exacte.

Près de la rivière d'acide, au pied d'un arbre sec, y était assis Michel tenant une bouteille de champagne même pas débouché dans sa main. D'un regard à la fois vide et triste, il secoue la bouteille devant son visage.

"Hm. Joyeux anniversaire Michel. Combien ça fait déjà? 17 ans. Un anniversaire seul et...sans avenir".

Là, il jette la bouteille dans l'acide où elle commence à se dissoudre. Cela faisait déjà un bon moment que Michel avait faussé compagnie à Paul et à Potté voulant continuer son voyage seul car il ne voulait pas risquer de faire plus de mal à ses amis plus qu'il en a déjà fait à Recto-Verso à cause de Zeref qui avait pris pocession de son corps. Il voulait faire sa quête pour se débarasser des ténèbres qui sont en lui seul et il avait l'impression de n'être plus que l'ombre de lui-même. Au bout d'un moment, il finit par se relever et de marcher jusqu'à une usine où toutes les créatures se réunirent, il y vit alors une fille qui lui rappela quelqu'un.

*Elle?*

Il la suit discrètement et s'arrête devant l'entrée où il se cache derrière le mûr.

*C'est bien Sasaki, je me souviens qu'on ne s'est pas vraiment bien quitter la dernière fois*.
Michel lache Sasaki, lui montre un faible sourir et dit : "Allé, partez à Maboroshi, ce portail vous mènera directement à Maboroshi. Moi, j'ai quelque chose d'important à faire".

Sasaki secoua la tête et dit : "Non, non, hors de question, je n'irais pas là bas. En fait, maintenant, vous me faites peur. J'ai peur, je veux pas y aller, je veux pas y aller".

"Mais...mais je ne voulais pas vous faire peur".

Soudain, des Unbirth apparaissent.

"Non. Non. Je ne veux pas ça non plus".

Michel tenta de les faire partir, mais étrangement, cela ne fait rien, Sasaki lui dit ensuite : "Laissez moi tranquille. Sinon... Sinon, je vais crier".

Michel la regarde alors avec un air d'incompréhension et se dit : *Pourquoi as-t-elle peur de moi? Serait-ce à cause des ténèbres?*

Il entend ensui te la voix de Haruhi dans sa tête lui dire : "Ramène la. De force s'il le faut"

Il se tient alors la tête et se la secoue en disant : "Non, on ne résoud rien par la force!"

Il se reprend et regarde Sasaki d'un regard à la fois insistant et suppliant : "S'il vous plaît. Nous vons besoin de vous. Je viendrez avec vous si vous voulez mais allez à Maboroshi. Je vous assure que personne ne vous fera de mal, vous avez ma parole".

"Non... Non..."

Michel commençait à de moins en moins comprendre Sasaki, il ne comprenait ce qu'il a fait de mal pour qu'elle ait aussi peur de lui, puis, un bras sortit du portail, Sasaki recule un peu en s'éloignant le plus possible de Michel qui baisse tristement la tête en voyant cela, sasaki se décide de prendre la main et traverse le portail. Une fois seul, Michel se laisse tomber à genoux, sert les poings et frappe violement le seul.

"Pourquoi?! Pourquoi a-t-elle eut si peur de moi?! Qu'est-ce que j'ai fait?! Qu'est-ce qui ne va pas chez moi?!"

Soudain, il sent une présence à la fois familière et hostile, une voix qu'il reconnaît lui dit : "Tu ne comprends pas? C'est à cause des ténèbres bien sûr".

Michel relève la tête et il voit un homme qui porte un long menteau noir et dont son visage était caché sous une capuche, il sortit de sous son menteau une fumée de ténèbres qui commence à se répendre dans toute la pièce, Michel regarde l'homme d'un air horrifié.

"Vous!"

"Les gens connaissent bien la toute puissance des ténèbres et ils en ont peur, ils ont peur de tout ce qui est plus fort qu'eux. Tu sens les ténèbres, c'est pour ça que les autres te craignent, quoique tu fasses".

Il commence à s'approche de Michel qui se relève et recule en criant : "Ne vous approchez pas de moi!"

Il accourt vers la sortie maiss elle est ensuite bouché par une fumée de ténèbres qui oblige Miche de s'arrêter net.

"Pourquoi le nies-tu? Tu es un être des Ténèbres! Joinds-toi à moi et ensemble nous pourrons prendre le control sur les mondes!"

"Jamais! Jamais je me joindrais à vous!"

"Dans ce cas je vais devoir utiliser la force!"

Des lianes de ténèbres tentent alors de se saisir de Michel qui les évite tout en essayant de chercher une sortie, il voit alors le trou qui a été fait durant le précédent combat, il court vers le trou, saute dans le vide, fait apparaître un portail des ténèbres juste sous lui où il tombe dedans et le portail se referme derrière lui après son passage.
En repensant à cette sombre époque, Michel se plaqua sur le mûr et se laisse glisser d'un air désespéré jusqu'à s'asseoir sur le sol.

Sasaki restait avec le chapelier et ses deux camarades (sans compter le camarade décédé). Comme elle l'avait prévu, la conversation n'avançait pas. Le chapelier continuait d'éluder la question. Pourtant, c'était bien lui qui avait invité Zarxnos à le rencontrer. Peut-être aurait-il été plus loquace si c'était Zarxnos lui-même qui était venu ? Sasaki n'avait-elle pas l'air digne de confiance, ou en tout cas un sbire de Zarxnos ? Il faut croire qu'elle était trop jeune, trop "pure" d'apparence pour être un de ses sbires.

Elle se pencha sur la théière et se versa un peu de thé et trouva son odeur étrange. Elle y goûta. Et le recracha aussitôt. C'était de l'huile de moteur. Elle fixa les petits gâteaux. Ils n'étaient sûrement pas meilleurs. A quoi étaient-ils ? Une usine, de l'huile de moteur comme thé, des acolytes faits de ferraille... Les gâteaux devaient être du même genre. Mieux valait ne pas essayer. Déjà que ce n'était pas agréable comme décor et comme discussion sans queue ni tête, en plus elle ne pouvait pas profiter d'un peu de thé ou de gâteaux. C'était vraiment une mission désagréable.

Pendant ce temps, un curieux spectacle se dessinait non loin. Deux jeunes filles (voir la sign) venait d'arriver. La première, avec des cheveux coiffés en deux couettes, les cheveux blonds-verts, aux traits enfantins, fut pétrifiée devant le décor apocalyptique et en devint livide. La seconde, d'imposants cheveux noirs et un visage inexpressif, restait... Eh bien inexpressif.

-Me dit pas que c'est là qu'on doit aller ? Non, non, non. Moi je rentre. On a pas besoin d'être deux pour faire ça.

La jeune fille blonde fit demi-tour mais brusquement, la jeune fille brune arrêta l'autre fille d'un vif geste du bras en lui attrapant l'épaule, sans se retourner. Puis, lentement, sans rien dire, machinalement, sans montrer le moindre sourire, ou le moindre agacement, ou que sais-je encore, elle attrapa la blonde par les hanches et la souleva avec une facilité déconcertante

-Hiiiiiii ! Repose-moi par terre ! Qu'est ce que tu fais ?

La brune souleva la blonde au dessus de sa tête, les bras bien hauts. Elle se mit à marcher ainsi avec son fardeau dans les mains, sans attester la moindre fatigue, le moindre effort. La blonde, elle, par contre, était terrifiée (soit par le monde, soit par la situation précaire dans laquelle elle se trouvait). Elles marchèrent un peu jusqu'à arriver devant la même usine. Et devant un garçon qui se trouvait là. Toujours bien haut au dessus de la brune, la blonde salua le garçon avec un grand sourire un peu gênée. Mais ce fut avec beaucoup d'entrain et de joie de vivre apparente qu'elle dit:

-Bonjour, monsieur. Nous cherchons une fille appelée Sasaki. Vous l'auriez pas croisée par hasard ? Oh, by the way, je m'appelle Emiko et elle, la fille en bas, c'est Fujimi. Fujimi hocha très légèrement la tête.

Michel baissa tristement la tête quand il entendit des bruits de pas se diriger vers lui, il redresse la tête et vit une fille brune qui portait au-dessus de sa tête une fille blonde, la fille blonde la salue, se préseente elle et son amie tout en demandant si il n'avait pas vu Sasaki. Le garçon se relève alors en montrant un air sérieux, les regarde et leur demande : "Peut-être, peut-être pas. Vous lui voulez quoi à Sasaki?"

La fille qui se présentait comme étant Emiko fit de gros yeux ronds et regarda Fujimi comme si elle voulait lui demander ce qu'elle en pensait. Fujimi ne dit rien, elle se contenta de hocher la tête une fois de plus. Alors Emiko déclara:

-T'inquiète, paulette. On a un message important à lui transmettre de la part de Zarxnos. On est ses amies. Wouh !

Ce "Wouh !" fut provoqué par Fujimi qui venait de s'avancer et de se pencher vers Michel. Elle se mit à le fixer sans rien dire d'un regard insistant. Elle semblait regarder quelque chose, allez savoir quoi. En tout cas, elle ne le quittait pas des yeux, elle était à quelques centimètres seulement de Michel et ne bougeait plus d'un cil, comme un chien d'arrêt.

-Qu'est ce que tu fais Fujimi ? C'est pas poli de regarder les gens comme ça. Bon, alors ? Vous savez où on peut trouver Sasaki ? Et pas la peine de me dire que tu le sais pas, ça se voit que tu le sais. Pas subtil le "Peut-être, peut-être pas". Bon après, si tu veux pas le dire, tant pis, hein ? Dit-elle sans animosité, au contraire, de façon très amicale.

Lorsque Emiko l'appelle paulette en disant qu'elle avait un message à transmettre à Sasaki de la part de Zarxnos et qu'elles étaient ses amis, Michel croise alors ses bras et dit : "Je vois. Je ne m'appelle pas paulette mais Michel. Quant à Sasaki..."

Il ne finit sa phrase car Fijimi se mit à le fixer, il se recula alors en se disant : *Qu'est-ce qu'elle me veut celle-là?*

Puis, la fille s'en mêle et dit quelque chose à Michel, il hausse les épaules et dit : "Je m'en fiche, je ne voulait pas être "subtil". Elle est à l'intérieur. Sur ce, j'ai d'autres choses à faire moi".

Il met ses mains dans ses poches et s'éloigne.

Emiko regarda Michel s'éloigner et ensuite, elle pencha sa tête sur Fujimi en lui demandant:

-Bah qu'est ce qu'il a ? Tu crois que je l'ai vexé ? Je voulais pas. Oh la vache ! Si jamais je l'ai vexé je vais m'en vouloir toute ma vie.

Fujimi resta statique et ne dit rien. Alors, Emiko devint rouge écarlate. Elle était gênée. Elle s'en voulait terriblement d'une chose qu'elle n'avait pas faite, mais elle pensait souvent à ce que les gens pensaient d'elle et se préoccupait de toujours faire plaisir aux gens, ce genre de choses. Alors elle était très gênée de voir Michel partir comme ça. Mais bon, il y avait d'abord une mission à faire. Peut-être après aurait-elle l'occasion d'aller s'excuser.

-Euh... Si elle est là dedans... Par contre, tu pourrais me reposer par terre s'il te plaît ? Je préférerais ne pas paraître devant Sasaki comme ça.

Fujimi hocha la tête en guise de réponse. Elle reposa délicatement Emiko au sol et attendit qu'Emiko avance.

-Décidément toi. Si un jour quelqu'un décide de faire un clip sur toi, ils mettront le carameldansen et il ne mettront que des images de toi hochant la tête sans arrêt.

Et Emiko avança en hochant la tête sans arrêt comme un pendule, en souriant allègrement devant Fujimi qui restait insensible et silencieuse. Quand elles arrivèrent devant le chapelier et sa table de thé, Sasaki était en train de répéter la même question:

-Alors ? C'est qui cet homme ? Qu'est ce qu'il peut apporter à Zarxnos ?

Et le chapelier de répondre inlassablement:

-Si monsieur ne veut pas répondre, je ne vois pas ce que répéter la question apportera.

-Mais c'est vous qui nous avez dit que vous aviez retrouvé le cadavre et que vous deviez me parler de lui.

Difficile de ne pas perdre son sang-froid et pourtant, Sasaki était souveraine du calme. Quand les deux filles entrèrent, Sasaki les fixa. Ce n'était que la première fois qu'elle les voyait réveillées. Elle les avait déjà vues et même sorties du coeur de Tsuki et du sien, mais elle ne les avait jamais vues qu'endormies, nues, ou bien encadrant le portail qui menait hors de Maboroshi. Elle ne connaissait même pas leur nom. Mais étrangement, les voir lui procura de la joie. Comme voir un ami se réveiller d'un long coma, cela la soulagea et lui donna envie de les prendre dans ses bras.

-Good morning, Madness country ! Comment vous allez bien ? Dit Emiko d'un ton très enjouée. Apparemment, sa honte de tout à l'heure était déjà passée, malgré qu'elle avait dit qu'elle s'en voudrait "toute la vie". Fujimi, elle, se contenta de hocher la tête (ça vous étonne ?). Elle s'assit sur un fauteuil et fixa une tasse de thé comme si elle essayait de comprendre ce que c'était. Emiko reprit:

-Zarxnos nous a demandé de te faire parvenir un message. Il nous a dit: "Dites à Sasaki de retrouver Michel et de s'assurer qu'il va bien, qu'il n'est pas possédé par les ténèbres". Oh tiens, c'est bizarre, on a vu un Michel tout à l'heure.

Sasaki, le chapelier et ses acolytes en tombèrent presque par terre, cette Emiko n'était pas très futée. Seule Fujimi restait stoïque, en attente, le nez sur la tasse.

-Où est-il ?

-Euh... Il vient de nous quitter juste devant la porte en disant qu'il avait à faire.

-Vite, rattrapons-le. Chapelier, on continuera après. Je vais le chercher et je vous le ramène pour qu'on puisse continuer, ptet que vous voudrez bien lui parler à lui.

-Ah oui, oui, un allié de Zarxnos, oui, oui, l'homme voudra bien lui parler.

Sasaki se rua au dehors sans vouloir se disputer avec le chapelier sur le fait qu'elle était elle-même avec Zarxnos, quoique pas encore certaine. Disons... En phase d'essai, dans les deux sens. Zarxnos la testait, voir si elle était douée, et Sasaki essayait ce nouveau patron pour voir si elle lui convenait, si ses idéaux, ses moeurs, lui convenaient. Accompagnée d'Emiko, (mais pas de Fujimi qui resta à fixer la tasse), ils coururent pour retrouver Michel.

Quand Emiko l'aperçut, elle se rua sur lui en hurlant au désespoir et en le pressant contre elle et en le baignant de ses larmes:

-'Scuse moi, scuse-moi, scuse moi, je voulais pas te vexer. Pardon, pardon. Je parle à tort et à travers, pardon. Mais reste pas seul, s'il te plaît, tu me fais de la peine, t'as l'air tout triste et faut pas rester seule, dans ces cas-là, on a besoin d'amis. Attends... Elle s'éclaircit la voix et chanta:

https://www.youtube.com/watch?v=iJgaxfE9dXc

Ne la laissant pas finir, Sasaki s'éclaircit aussi la voix pour faire remarquer sa présence.

-Michel ? Est-ce qu'on pourrait se parler s'il te plaît ? Si tu veux bien, j'aimerais que tu viennes prendre le thé avec nous.

-Oh oui, dis oui, dis oui, dis oui, s'te plaît.

Michel continuait de marcher quand il entend un étrange hurlement, il s'arrête se retourne et voit Emiko s'acrocher à lui en pleurant et en s'excusant, il hausse un soucril et dit : "Qu'est-ce que tu me fais là? Pourquoi tu t'excuses? Bon tu me lâches maintenant".

Il la force à le lâcher et recule et l'écoute parler avant qu'elle se mette à chanter, il dit alors : "Si je veux être seul, c'est mon problème il me semble".

Puis, il remarque Sasaki qui lui demande si ils pouvaint se parler et qu'elle aimerait qu'il prenne le thé avec elles et Emiko se met à le supplir presque d'accepter, Michel l'ignore, tourne sa tête vivement sur le coté en fermat les yeux.

"J'aime pas le thé et vu comme tu as recraché celui de chapelier, ça me donne pas du tout envie d'en goûter. Et puis c'st quoi ce tripe que tu veuilles me parler tout à coup? Tu n'as plus peur de moi maintenant?"

Déjà que le fait d'avoir été coupé par Sasaki l'avait un peu vexée, alors en plus quand Michel dit qu'il voulait être seul. Ça en fut trop pour le coeur d'Emiko. Elle se laissa tomber sur ses genoux et se mit à pleurer.

-Ben c'est malin, t'as fait pleurer Emiko.

-C'est Michel qu'est méchant. T'es rien qu'un méchant, Michel. J'suis sûre que t'as aucun ami parce que t'es qu'un méchant. Et si tu en as, je les plains, ça doit être difficile de vivre avec toi, ça doit être pour ça que là tu es seul, là maintenant. Oups, j'ai encore parlé à méchamment... Pardon, pardon. Fit-elle, très sincère quand elle demandait pardon.

-Emiko, tu veux bien laisser Michel tranquille ?

-Pourquoi ? T'en pinces pour lui, hein ? C'est qu'il est plutôt mimi quand même sous ses airs mutins. Rrrrr.

-Hein ? Mais non. Arrête ça. Rougit Sasaki en s'étonnant du rapide changement d'humeur d'Emiko. Celle-ci finit d'ailleurs par retomber sur ses genoux en pleurant et en hurlant: "Méchant, méchant"

Sasaki continua ensuite: -Oui j'avoue le thé du chapelier n'est pas très bon, mais c'était comme une expression pour t'inviter à passer du temps avec nous. J'ai bien le droit de vouloir te parler non ? En plus on s'inquiète pour toi, tu n'as donné aucun signe de vie depuis un certain temps apparemment.

Quand Michel acheva en demandant à Sasaki pourquoi elle tenait à lui parler, arguant sans doute que cela était étrange parce que Sasaki avait peur de lui, celle-ci fit les gros yeux et mit son menton entre ses doigts en levant les yeux au ciel, pour réfléchir:

-Peur de toi ? Ca ne me dit rien. Pourquoi j'aurais peur de toi ? Bon d'accord, à Recto-Verso je t'ai trouvé bizarre, mais bon, de là à faire peur.

Tout en y repensant, elle se rendit compte d'une chose: elle se souvenait de Dowkahn, de Thélia mais d'aucun souvenir concret à leur sujet. Etrange. Pourtant, elle avait des souvenirs concrets d'autres choses, comme Kassarar ennuyant la pauvre Kami. C'était triste d'avoir oublié les moments passés avec des êtres auxquels elle avait décidé de s'attacher, surtout Thélia. Alors, pourquoi ne se souvenait-elle que de leurs visages ?

-Enfin bref, désolée de t'avoir dérangé. Ma mère m'a toujours dit, désolée, si je me souviens plus d'elle que de toi, qu'il ne fallait pas insister quand les gens ne voulaient pas et que parfois, les laisser seul leur faisait du bien. Donc Emiko, tu arrêtes de pleurnicher et d'embêter Michel et on retourne là bas.

Sasaki releva Emiko et la fit avancer en la tenant tendrement par l'épaule. Avant de s'éloigner, elle termina en disant:

-Mais elle m'a aussi dit que quand ça allait mal, on devait toujours se reposer sur ses amis.

Lorsque Emiko se mit à pleurer, Michel hausse un sourcil et quand Sasaki lui fait un commentaire, Michel croise ses bras et dit : "Que veux-tu que çe me fasse? C'est pas ma faute si elle chiale pour rien".

Puis, Emiko lui dit qu'il était méchant et que c'était pour ça qu'il n'aait pas d'amis et qu'il était seul, puis, elle se met à nouveau s'excuser, Michel dit alors : "Je me fiche de tes excuses. Contrairement à ce que tu crois, j'ai des amis et c'est ma décision de rester seul".

Puis, Emiko et Sasuki se mettent à discuter avant que Sasuki retourne son attention vers Michel et lui dit quelque chose.

""On"? Je ne vois pas qui s'inquiéterait pour moi".

Puis, quand elle lui fait un commentaire sur le fait qu'il ait qu'elle avait peur de lui, Michel réplique : "Tu as la mémoire courte. Ne te souviens-tu pas de ce qui s'est passé dans un espèce de navir naviguant dans l'espace?"

Puis, Sasaki s'éloigne en disant autre chose, Michel ricane alors et dit : "Parce que vous vous prétendez mes amis? Laisses-moi rire".

Il tourne les talons et s'en va de son coté mais s'arrête à un moment et se retourne.

*Je me demande tout de même ce qu'elles font chez le châpelier et ça m'étonnerait qu'elles soient venues juste pour boire du thé*.

Il disparaît dans une fumée de ténèbre et réapparaît dans l'usine en se rendant invisible.

Sasaki ne se souvenait pas d'un quelconque navire naviguant dans l'espace. Au départ, elle se demanda même si par "navire", il voulait dire un bateau. Chose absurde... Mais en même temps, elle connaissait une montagne qui volait dans l'espace alors pourquoi pas ? Donc, elle ne montra pas de signe d'étonnement comme elle l'aurait sans doute fait au premier abord. Elle préféra ne rien ajouter. Elle sentait une certaine rancoeur. Malgré la question, on sentait que Michel voulait être seul et ne pas parler plus avant de cette histoire. De toute façon, Sasaki ne s'en souvenait pas, cela ferait donc peut être du mal à Michel de se rendre compte que Sasaki l'avait oublié. Mieux valait ignorer, vraiment.

Emiko était encore plus en pleurs des remarques de Michel. Il fallait croire qu'elle voulait toujours plus d'amis et il était vrai que son cercle d'amis était restreint à Sasaki et Fujimi. Il fallait avouer que la réaction de Michel était assez abrupte surtout pour quelqu'un d'aussi sensible qu'Emiko. Toutefois, comme à son habitude, elle passa vite d'une émotion à une autre tandis qu'une question germait dans sa tête.

-Ben dis donc, qu'est ce qu'il a ce mec ? J'ai jamais vu quelqu'un d'aussi antipathique.... Quoique j'ai pas encore vu beaucoup de monde de ma vie.

-Je sais pas. Je suis certaine de l'avoir assez peu fréquenté. Dans mes souvenirs... C'est bizarre... J'ai la conviction que la première impression qu'il m'avait laissé... C'était quelqu'un de serviable... Quoiqu'un peu... Flippant. Comment c'est possible ? Que j'ai ces deux sensations différentes et qu'elles ne se reportent pas à la dernière rencontre dont je me souviens ?

-Il faut croire qu'il délire pas et que tu l'as bien croisé dans un vaisseau dans l'espace. Et apparemment, il t'a fait peur. Je me demande pourquoi. Il est imbuvable mais il aboie plus qu'il ne mord.

Sasaki laissa la réflexion sur ses pensées d'Emiko tandis qu'elle pénétrait dans l'usine du chapelier qui venait de brancher un vieux tourne-disque. Le disque rayé émettait une musique, ou ce qui devait être autrefois une musique, car le disque était si rayé qu'il n'émettait qu'un long grincement strident qui montait et descendait au rythme d'une valse. Et le chapelier dansait avec le cadavre. Ou disons qu'il tournoyait en supportant le cadavre dans ses bras.

-Hmm... Chapelier ? Sasaki s'éclaircit la gorge pour manifester sa présence.

-Oh ! Revoilà la petite curieuse et son amie distraite ! M'accorderiez-vous cette danse ?

-Non merci. Pourrions-nous reprendre notre discussion ? Ou plutôt la commencer, pensa Sasaki, puisque la conversation n'avait jamais réussi à entrer sur le sujet que Sasaki souhaitait.

Emiko s'assit à côté de Fujimi qui venait de se mettre la tasse qu'elle avait fixé tout ce temps sur la tête, comme un chapeau. Emiko eut un petit air dubitatif avant de sourire et de mettre elle-même une tasse sur sa tête. Il faut savoir que les deux filles venant de sortir de leur léthargie foetale ne connaissaient rien du monde et donc, une tasse, elles ne savaient pas à quoi cela servait. Aussi, Fujimi expérimentait... Emiko suivait.

Sasaki était trop accaparée par le cadavre et le chapelier pour rectifier l'erreur de ses deux amies.

-Alors ?

-L'autre homme de Zarxnos est pas venu ? Alors, je crains que mon ami ne voudra rien dire.

-Mais vous ? Que savez-vous ?

-Je sais que ce que j'ai dit à l'autre épouvantail de Zarxnos. Cet homme était un mage. Une ancienne connaissance de Zarxnos. Son laboratoire a été attaqué récemment et il était en fuite. Même ses amis, ses proches ignoraient où il se cachait. En fait, il n'a jamais cessé d'aller de monde en monde pour que jamais on ne le repère mais là, on l'a trouvé. Et il n'a pu que mourir ici.

-Un autre ? De Zarxnos ? Mais il m'a affirmé que c'était moi qui devait récolter les informations. Il ne m'a pas parlé d'un autre.

-On ne dit pas toujours tout à ses sous-fifres. En fait, moins un sous-fifre en sait, mieux c'est. Car seul le fifre a le droit de jouer la symphonie. Les sous-fifre tournent les pages de la partition, voilà tout.

-Où est-il à présent cet autre ? Que lui avez-vous dit ? Ce n'était pas Michel ?

-Non. Pas ce jeune freluquet. Non, quelqu'un d'autre. Plus baraqué, plus impressionnant. Et d'une froideur... Pas compliqué, un vrai homme, pas comme Zarxnos. Un vrai meneur. Il m'a demandé si j'avais retrouvé quelque chose sur le cadavre de cet homme et bien non, rien du tout. Alors je lui ai dit où je l'ai trouvé et il est parti fouiller, j'imagine.

-Où ça ?

-La vallée des Larmes. Pas de points cardinaux ici. Laissez vous guider par les votre désir.

Sasaki trembla légèrement. Fujimi, elle, fixait dans la direction de Michel. Emiko et Sasaki ne voyaient rien d'autre qu'un mur mais comme Fujimi avait l'habitude de fixer tout et n'importe quoi, elles supposèrent qu'elle avait encore vu quelque chose sur le mur qui l'intéressait, mais Fujumi regardait bien dans la direction de Michel et elle le fixait sans bouger, sans le perdre une seule seconde du regard, comme fascinée, encore que sans émotions sur son visage c'était difficile de dire si elle était fascinée ou méfiante.

-Vous n'avez rien d'autre ? Quel objet cet homme pouvait-il avoir ? Qu'est ce que cet autre pourrait chercher ?

-On ne cherche que ce que l'on ne possède pas. Et là, il cherche ce que notre ami décédé ne possède plus.

-J'aurais ta tête ! Hurla soudainement le lièvre qui trancha la tête du chapelier. Puis, le lièvre hurla de rire. -Ouh, ouh, ouh, vengeance, vengeance.

-Quel horreur ! Chapelier ?

-C'est idiot de parler à un décapité. Laissez. Ce sont quelques-unes de nos histoires. Ca se réglera tout seul, comme toujours. Vous savez ce que vous avez à faire.

Sasaki hocha la tête. Elle se leva et se rua au dehors, flanquée d'Emiko. En revanche, Fujimi continuait de fixer Michel. A se demander comment le spectacle du chapelier et du lièvre pouvait lui paraître moins intéressant qu'un garçon camouflé dans l'ombre.

Michel écouta attentivemement la conversation, lorsque Sasaki dit qu'elle a été envoyée par Zarxnos, Michel fut surpris et se dit : *Ainsi donc, c'est Zarxnos qui l'envoie, cela explique donc son changement. Et Zarxnos serait donc revenu à la vie. Je me disais bein que j'avais sentit une étrange sensation à un moment. Ainsi donc ce cher Zarxnos se fait du souci pour moi? Pfff. La belle affaire*.

Puis, il remarque que Fujimi regardait dans sa direction, il regarde autour de lui et e remarque rien de spécial qu'elle pourrait regarder comme ça.

*Est-ce moi qu'elle regarde comme ça? Impossible. Je suis invisible. Elle ne peut pas me voire*.

Quand Sasaki et Emiko quittent les lieux pour se rendre dans le Vallée des Larmes alors que Fujimi resta là à le fixer, Michel dit : "Qu'est-ce que tu regarde comme ça?"

Là, il redevient visible.

A la question de Michel, Fujimi cligna des yeux et leva lentement le doigt vers Michel, ce qui voulait sans doute dire "toi". (ou "vous", on ne sait jamais si un doigt tendu est poli ou respectueux) Puis, elle reporta son attention sur une fourchette sur la table. Elle l'attrapa, la fixa quelques secondes, curieuse, puis passa les dents de l'ustensile dans ses cheveux (tiens ça me rappelle quelqu'un), puis, elle la tendit vers Michel.

Bon là, il y avait plusieurs interprétations possibles. Soit, elle lui demandait de la coiffer, soit elle lui demandait à quoi ça servait, soit ce qui la frustrait depuis le début, c'était la tignasse de Michel, et elle venait de demander à Michel de se coiffer. Impossible à dire, puisqu'elle n'ajouta rien d'autre que ce geste. Fujimi avait au fond de ses yeux, une profonde curiosité pour tout ce qui l'entourait et donc la deuxième solution était peut-être la plus probable. Mais avait-elle des émotions ? Derrière ce mur impénétrable qui rendait même ses intentions indéchiffrables, y avait-il un coeur sensible ?

Soudain, le lièvre fut pris de spasmes avant de se ruer sur Michel, son bras mécanique tranchant en avant. Il hurlait:

-Intrus ! Intrus ! Intrus !

Aussitôt, Fujimi lança la fourchette droit dans le front du lièvre qui tomba à la renverse. Puis, beaucoup plus lentement, alors qu'elle venait de prouver qu'elle pouvait être sacrément vive, voir fulgurante, elle prit une autre fourchette et la tendit à nouveau vers Michel.

-Peut-être cette charmante nymphe veut-elle prendre le thé avec nous ? Proposa la tête du chapelier. Fait amusant: son corps, à part, sur la chaise, accompagnait ses mots en bougeant les bras. D'ailleurs, le corps se leva et saisit sa tête qu'il vissa sur sa tête. A cette proposition, Fujimi secoua la tête lentement en signe de négation, ce qui fit tomber sa tasse de sa tête. Elle alla se briser par terre et Fujimi fixa les éclats un temps, puis elle fixa encore Michel, avec un éclat de tristesse à peine perceptible dans le regard. A croire qu'elle était triste d'avoir perdu son couvre-chef.

Pendant ce temps, Emiko et Sasaki essayaient de trouver la Vallée des Larmes. La seule indication du chapelier sur sa localisation ne remplaçait pas les points cardinaux, mais les points cardinaux se servaient à rien dans un monde pareil, presque dépourvu de géographie. Même les noms des lieux ne voulaient pas dire grand chose. Un jour c'était la Vallée des Larmes, un autre ça l'était encore, mais ce n'était plus la Vallée des Larmes qu'on avait connu.

Ce ne fut qu'après quelques bonnes trente minutes de marche qu'une grande statue représentant une fille pleurant à flots se dessina au loin. Si ça n'était pas la Vallée des Larmes, qu'est ce que c'était d'autre ? Pensa Sasaki. Les deux filles se ruèrent sur la plate-forme que surplombait la statue. Les larmes s'échouaient dans un petit bassin et coulaient ensuite dans les stries tracées dans la pierre de la plate-forme. Cela aurait été enchanteur s'il n'y avait eu cette puanteur provenant de taches sombres et gluantes.

Devant cette statue, une silhouette féminine drapée de rouge avec de grandes ailes attendait, dos aux deux jeunes filles. Sasaki reconnut aussitôt la coiffure. Elle avait déjà vu cette femme dans l'esprit de Tsuki. Comment s'appelait-elle ?

-Ultimécia !

La femme se tourna. Un sourire narquois se dessina sur son visage.

-Tiens. Que voici une charmante compagnie. Sasaki.

-Vous me connaissez ? Demanda t-elle en se doutant que l'Ultimécia rencontrée dans l'esprit de Tsuki ne devait pas être la même.

-Bien. Très bien. Nous ne te lâchons pas d'une semelle. Nous attendions une occasion de te rencontrer. Mais tu tombes mal, malheureusement.

-Mais il faudra faire avec j'ai l'impression. Fit une autre voix derrière.

Un homme s'approcha. Un homme très imposant, de larges épaules, des cheveux blancs mi-longs, un visage jeune et une aura des plus froides. Son armure surtout était imposante. De larges épaulières, des bottes et des gants de fer ornées d'une tête de mort chacun. Il portait aussi un étrange heaume sous le bras. A son côté pendait une longue lame de laquelle pulsait une énergie magique glaciale. Elle émettait de petites fumées bleutées.

-Nous avions justement besoin d'une bonne nageuse. L'orbe de Xalgaz est sous nos pieds.

-L'orbe de Xalgaz ?

-C'est cela même que Zarxnos et nous cherchons, que le cadavre de ce mage a perdu. Nous sommes venus le chercher.

-Vraiment ? Zarxnos ne m'a pas parlé de vous. Je devais venir seule.

-Il a décidé qu'une double paire de bras ne serait pas de trop quand il a appris les problèmes que rencontrent le pays de la folie.

Sasaki s'approcha de l'eau noirâtre. Plonger là dedans ? Et pourquoi pas eux d'abord ? Elle se tourna vers Emiko qui n'avait rien dit depuis tout ce temps. Elle... Dormait. Oui, elle s'était endormie debout. Tandis qu'une goutte d'exaspération perlait sur son front, Sasaki se tourna vers les autres collègues.

-Vous pouvez m'aider ?

-Bien sûr, Ultimécia va utiliser un sort qui te permettra de voir et de respirer sous l'eau. Dis-nous quand tu seras prête.

Micehl regarde Fujimi en haussant un sourcil, l'air intrigué car il n'arrivait pas à comprendre ce qu'elle lui voulait exactement. Soudain, sans qu'il s'y attende, le lièvre se rua sur lui, le faisant tomber sur le dos au sol. Fujimi lui vient en aide avant de lui tendre à nouveau sa fourchette. Michel se relève, faisant fi des dires du chapelier, en diant : "Bon, ça suffit, je n'ai pas de temps à perdre avec tes bétises".

Il disparaît dans un brouillard de ténèbres.

HRP-Je quitte pas le RP-HRP

[HRP: y a intérêt, sinon je me retrouve tout seul ]

Fujimi baissa lentement son doigt tandis que l'image de Michel s'effaçait lentement. Elle se tourna vers la table et mit ses mains sur le bord de la table qu'elle agrippa. Aussitôt, sans qu'un mot soit dit, sans que son visage se tordit dans une expression même infime de sentiment, une larme coula sur sa joue. Aussitôt, le doigt du chapelier récolta la goutte. Il plaça un filtre au dessus de la salière et laissa tomber la goutte dedans.

-Ca tombe bien, on manquait de sel.

Fujimi se leva, raide.

-Tu t'en vas déjà ma jolie ?

Fujimi hocha la tête avant de se tourner vers la sortie. Quand elle fut sortie, elle sentit quelque chose dans sa nuque. Ca lui tirait dans la nuque. Elle ne montrait pas de signe de douleur. Elle sentit alors que Sasaki était en danger. Elle posa un pied violemment devant elle avant de partir comme une flèche.

Sasaki, elle, ne se sentait pas particulièrement en danger. Intimidée, oui, mais pas en danger. Mais si Ultimécia avait un sort pour l'aider à régler le danger de la noyade, alors pourquoi pas ? Elle n'avait de toute façon pas accepté de devenir une ninja pour dormir dans des draps de soie et rester auprès d'un feu chaud. Mais après, cela n’enlèverait rien à l'inconfort de plonger dans une eau froide et infectée.

Mais bon, les ordres sont les ordres. Si Zarxnos voulait cet orbe, il lui fallait tout tenter. Elle hocha la tête en direction d'Ultimécia qui invoqua un sort sur Sasaki qui se sentit suffoquer un bref instant. Sous le choc, elle vacilla et tomba à la renverse dans l'eau. Ce ne fut que dedans qu'elle se sentit mieux. Elle regarda ses jambes, sûre d'être devenue une femme-poisson comme on en voit parfois. Non, ses jambes étaient toujours là. Dommage, elle aurait bien eu envie de devenir une sirène, mais ce ne serait sans doute jamais possible.

Elle ne perdit pas de temps et commença à descendre plus bas, guidée par la lumière qui venait de son collier.

Pendant ce temps, Ultimécia s'approcha d'Arthas et lui demanda:

-Avant qu'elle ne remonte, il faudrait décider. Que fait-on d'elle ? La laisser aux mains de Zarxnos, c'est le laisser avec une alliée puissante. Presque une Dormeuse de plus.

-Mais si on la convainc de se joindre à nous, soit en continuant de lui faire croire qu'on travaille pour lui ou en lui montrant la vilenie de Zarxnos, c'est nous qui aurons une alliée de choix.

-Plus puissante que Haruhi ? J'en doute. Je suis d'avis de la tuer plutôt que de la laisser grossir les rangs de Zarxnos.

-Ou bien... Il y a une dernière solution. Mes rapports indiquent que la dernière rencontre entre Sasaki, Haruhi et Zarxnos s'est terminée sur un malentendu. La haine de Haruhi envers Sasaki est importante. Je pense que tu as raison, on ne peut laisser deux alliées à Zarxnos, mais prendre la plus faible des deux pour nous est inutile. On pourrait avoir la plus puissante. De plus, un combat entre deux Dormeuses, surtout ces deux-là... J'y ai un intérêt presque scientifique. Sourit Arthas.

Sasaki descendait de plus en plus bas dans les profondeurs, essayant de faire fi des gros poissons effrayants pourvues d'immenses canines et de yeux globuleux. Là, au fond de l'eau, elle put enfin discerner un objet sphérique qui luisait. Mais était-ce l'orbe ou un caillou ? Elle s'en approcha et aussitôt, elle sentit l'immense pouvoir qui en émanait. Pas de doute. C'était bien l'orbe de Xalgaz. Elle le ramassa avant de remonter à la surface. Aussitôt, elle se sentit à nouveau suffoquer alors que cela aurait dû être l'inverse. Ultimécia utilisa un sort pour remettre son système respiratoire à la normale.

Sasaki s'extirpa de l'eau. Elle s'assit au bord en fixant l'orbe. A quoi ça pouvait bien servir ce machin ? Arthas s'approcha et tendit sa main.

-Donne-le moi.

-Pourquoi ? Je peux lui amener moi-même.

-Ca c'est notre mission. La tienne ce n'est pas récupérer l'orbe, non ?

Sasaki hésita puis acquiesça. Elle tendit l'orbe à Arthas qui le rangea subitement dans son manteau. Ultimécia jeta aussitôt un sort à Sasaki qui sentit ses mains et ses jambes s'écarter d'elles-mêmes. Elle fut projeté contre le buste en pierre de la statue pleurant, les bras et les jambes en croix.

-Mais que faites-vous ?

Ultimécia s'approcha et prit le menton de Sasaki entre ses longs doigts fins.

-Non mais regarde moi cette face. Dans l'esprit de Zarxnos, je suis certaine que le doute est déjà présent. Comment être insensible à ce petit minois ? Plus pure que celui de Haruhi, plus nature. Nous allons l'aider à faire son choix.

-Quoi ?

Alors que Ultimécia avait écartelé Sasaki avec un sort, elle se reçut une grosse décharge électrique. Ensuite, elle put entendre la voix de Michel dire : "Ce n'est pas bien de s'attaquer à quelqu'un sans défense".

Michel était adossé à un arbre, les bras croisés et termine en disant : "Surtout de la tromper. Vous devriez être plus discrets si vous voyez ce que je veux dire".

Il tend sa main en direction de Arthas et il y a quelque chose qui gigotte sous son menteau, puis, il en sortit une sphère qui lévite jusqu'à la main de Michel qui se met à jongler avec une seule main.

"Alors. Dites-moi. Pourquoi voulez-vous ce truc? Répondez et ne mentez pas".

Ultimécia eut un petit rire moqueur devant l'aplomb de Michel. Elle déclara:

-Ah ! Ca me fait toujours rire ces gens qui nous ordonne de ne pas mentir. Et comment sauras-tu que nous mentons ?

-Michel ! Non, je t'en supplie va t-en !

Arthas, lui, ne perdait pas non plus son aplomb. Il semblait même plutôt confiant. Il tira sa longue épée Frostmourne et la planta dans le sol doucement, devant lui, prêt sans doute à l'utiliser. Cependant, il sembla prêt à répondre aux questions avant toute chose. Un sourire se traça sur ses lèvres tandis qu'il passait une main dans ses cheveux.

-Cet orbe appartenait à Xalgaz, un vieil ami de Zarxnos. Il lui procurait force et pouvoir et même immortalité et jeunesse éternelle. Mais ce vieux fou n'a jamais compris d'où venait réellement les pouvoirs qu'il détenait. Cet orbe est la prison du démon Mal'Ganis. Une fois réveillé, lui et moi partirons pour conquérir mon royaume: Maboroshi. Et aucun sbire de Zarxnos ne se mettra en travers de mon chemin et surtout pas un freluquet dans ton genre.

Arthas leva son épée.

-Frostmourne a fin d'âmes. Viens agrandir sa collection.

Il se rua aussitôt sur Michel pour porter un premier estoc. Soudain, sa lame s'arrêta nette. Bien calée entre ses deux paumes, Fujimi retenait Frostmourne. Arthas appuya davantage mais Fujimi ne reculait pas et la lame restait bien entre ses paumes. Elle appuya férocement sur le côté droit de la lame pour faire un tonneau à Arthas. Celui-ci se releva aussitôt, bien décidé à tuer les opposants.

Ultimécia entra dans la danse et prépara des pics de ténèbres, mais aussitôt Emiko se jeta sur la sorcière. Bien agrippée sur ses épaules, Emiko lui tirait les cheveux en griffant tout ce qu'elle pouvait atteindre de son perchoir. Jusqu'à ce que la sorcière puisse faire valser la jeune fille vers l'avant. Arthas rejoignit Ultimécia, devant Sasaki. La sorcière se tourna vers celle-ci.

-Commençons donc.

Elle incanta un sort complexe sous les yeux effarés de Sasaki qui ne comprenait pas un traître mot de l'incantation et qui croyait sa mort venue. Le sort la traversait, et elle le sentait. C'était comme sentir un serpent courir dans ses veines. Ca remuait et ça pulsait en elle. Ca ne faisait pas à proprement parler mal, mais c'était horriblement désagréable.

Arthas s'avança l'épée à la main devant les trois combattants.

-Donne-moi l'orbe et nous partirons, on laissera même votre amie vivante. Ou sinon... Il planta violemment son épée dans le sol. Deux lucioles bleues s'en échappèrent et se changèrent en deux zombies, prêts au combat.

Fujimi hocha la tête en direction de Michel, semblant dire "on y va", avant de se mettre en garde, les poings devant le visage face à Arthas. Emiko se releva vite fait avant de sortir un arc de dieu sait où.

Suite aux dires d'Ultimécia, Michel répond : "Je le saurais, c'est tout".

Quand Sasaki lui demande de partir, Michel fait comme si il ne l'avait pas entendu et écoute les explications de Arthas qui lui dit ce quétait exactement cette orbe et quand il finit en fonçant vers Michel avec son épée, il allait éviter mais Fujimi bloqua l'épée entre ses mains et envoya Arthas valser. Emiko tenta de venir en aide à Sasaki mais sans succès. Arthas, lui, demande à Michel de lui donner l'orbe et fait aaparaître deux zombies. Quand Fujimi et Emiko se préparèrent à combattre, Michel lève son bras pour leur faire signe de s'arrêter.

"Laissez".

Il mit un masque pour cacher son visage, il tend son bras vers les zombie qui, soudain, se transfomèrent en une nuée de papillons colorés et brillants. Il retire ensuite son masque et le fait disparaître avant de dire : "Finit de jouer".

Il fait disparaître ensuite la sphère puis il disparaît en un éclaire et réapparaît juste devant Arthas avec la jambe levée qui s'écrase d'un coups violement sur la tête d'Arthas pour lui faire manger le sol, il enchaine en lui donnant un coup de pied au ventre qui le fait lever juste devant Michel qui plaqua sa main sur le torse de son ennemi et un violent vent l'envoie valser dans le décor. Il retourne son attention vers Ultimécia, il tend son bras vers elle et la fait léviter au-dessus du sol, il fait un mouvement vif du poignet vers le coté et envoie Ultimécia voler vers Arthas.

"Vous êtes loin du compte tout les deux. Je n'ai plus rien à faire de Zarxnos. Cependant, vous êtes deux êtres dangereux pour les mondes, voilà pourquoi je dois vous arrêter".

Il claque des doigts et des unbirths apparaissent.

Arthas et Ultimécia ne s'attendaient pas à une cuisante défaite. Tous deux envoyés l'un sur l'autre. Quand cette dernière fut expulsée, elle avait commencer à réciter sa formule magique plus fort.

-Kali kali zarxo; kali kali amor; kali kali enfantere...

A ce moment, elle fut repoussée sur Arthas. Mais à peine avait-elle été éjectée, elle se redressa et elle hurla le doigt tendu vers Sasaki:

-ZARNO AMOR !

Un trait magique fusa sur Sasaki qui le reçut en plein coeur et ce fut comme recevoir une flèche. Sasaki eut la tête qui se mit à tourner, elle sentait de l'écume lui venir dans la bouche et le sang lui monter à la tête. Elle laissa tomber sa tête sur son buste. Emiko se rua vers elle et prit son visage dans ses mains en la fixant de ses yeux paniqués.

Arthas se releva ainsi qu'Ultimécia. Il leva son épée dans les airs. Des éclairs vinrent taper la lame. Arthas et Ultimécia disparurent dans un grand nuage d'éclairs. A son tour, Fujimi se rua vers Sasaki. Ultimécia partie, le sort qui la retenait au mur se dissipa et Sasaki tomba lourdement en avant. Fujimi la rattrapa à temps avant de la poser sur le dos par terre.

-Sasaki ! Sasaki ! Oh pitié, dis-moi que tout va bien. Supplia Emiko en giflant les joues de Sasaki. Peu à peu, Sasaki commença à ouvrir les yeux, la vision trouble, avec la nausée. Emiko poussa un soupir de soulagement avant de pousser un cri de joie. Fujimi serra Sasaki dans ses bras, sans émotions apparentes toujours et se contenta de dire:

-Fujimi... Toujours là... Sasaki....

Emiko se joignit aux étreintes avec beaucoup plus d'effusions, manquant presque d'étouffer Sasaki. Bien que cela lui faisait plaisir et qu'elle était tout aussi soulagée, Sasaki dut demander à ses amies de la laisser souffler, en particulier parce que les effusions ne changeaient rien à son envie de vomir, au contraire. Elle se releva avec peine, les jambes flageolantes. Les cheveux plaqués par la sueur sur son visage, elle dit à Michel:

-A présent, je me souviens pourquoi j'ai eu peur de toi une fois. Mais je me rends compte que même si tu continues à me faire peur, que je peux continuer à avoir foi en toi. Tu m'a sauvé la vie, Michel. Et pour ça... Merci.

-Ouais merci Michel ! Je retire tout ce que j'ai pu dire sur toi.

Fujimi se contenta de hocher la tête, sûrement son "merci" à elle. Sasaki avait une folle envie de prendre Michel dans ses bras. Mais elle n'osait pas. Au lieu, Emiko s'en chargea. Mais comme à son habitude, elle ne fit pas ça en douceur. Elle se jeta sur Michel, manquant de le faire tomber et le serra si fort qu'on entendit au moins une vertèbre craquer.

-Maintenant, t'es mon meilleur copain numéro 3 !

-Allons, Emiko, lâche Michel. Tu vas lui faire mal.

Ultimécia envoie un sort sur Sasaki avant de disparaître avec Arthas, Sasaki perdit connaissance et tomba de la statut où elle était plaquée mais fut rattrapper Fujimi et Emiko tente désespérément. Elle finit par se réveiller au soulagement de ses amies, elle dit ensuite à Michel qu'elle se souvient maintenant la raison pour laquelle elle a eu peur de lui mais que même si c'est toujours le cas, elle sait qu'elle peut compter sur lui car il lui a sauvé la vie et elle le remercie pour ça. Emiko le remercie à sontour en disant qu'elle retire ce qu'elle a dit sur lui, Michel tourne alors vivement la tête et dit : "C'est pas la peine".

Puis, Emiko le sert très fort dans ses bras et dit quil est son troisème meilleur copain. Sans faire attention à Sasaki, Michel fait lâcher Emiko, recule de quelques pas et dit : "Meilleur copain? Faut pas pousser non plus".

Il tourne les talons et s'éloigne en disant : "Jevais mettre cette orbe en lieu sûr afin qu'elle ne se retrouve pas entre de mauvaises mains"

Quand Michel réagit à l’appellation de "meilleur copain", Sasaki s'attendit à ce qu'Emiko pleure encore une fois. Même si la remarque de Michel était moins cinglante qu'à l'habitude. Pourtant, Emiko ne fit qu'agrandir son sourire (si tant était que c'était possible) et ajouta en rigolant:

-T'as pas encore compris qu'exagérer c'était ma spécialité ? R'garde qu'il est mignon quand il rougit.

Sasaki, ayant la vue un peu trouble, ne put voir si Michel avait effectivement le teint rouge ou pas, si Emiko exagérait, sans doute pour gêner Michel ou si c'était effectivement la vérité. En son for intérieur, elle espérait qu'il rougissait, cela aurait montré que cela lui faisait quelque chose, qu'il avait juste peur d'avoir des amis et donc que rien n'était perdu pour le jeune homme.

Puis, Michel s'éloigna en déclarant qu'il devait cacher l'orbe. Là, Sasaki se mit à rire tendrement avant de sentir à nouveau sa tête tourner. Elle perdit une seconde l'équilibre, Emiko fit un mouvement vers elle, mais Sasaki tenait debout et décocha un regard rassurant vers son amie. Puis, elle reporta son attention sur Michel:

-Désolée, Michel. Je ne me moque pas. C'est juste que... Ce que tu as entre les mains, c'est juste un caillou. Le vrai orbe c'est moi qui l'ait. Tu ne me croyais quand même pas naïve au point de laisser Arthas me prendre l'orbe comme ça ?

-Alors tu savais qu'il mentait ? Qui il était vraiment ?

-Non, d'ailleurs j'en veux à Zarxnos de ne pas m'en avoir parler. Mais je sais reconnaître quelqu'un qui me ment. Et je sais aussi reconnaître quelqu'un de la clique de Zarxnos. Ce mec n'en était pas un c'est sûr. Trop ténébreux. Je savais qu'il cachait quelque chose, il était trop insistant, trop de convoitise dans ses yeux.

Sasaki fronçait les sourcils tout en parlant comme si elle se remémorait les yeux d'Arthas avec dégoût et haine. Mais elle releva bien vite la tête et les sourcils pour afficher un sourire radieux sur ce visage fatigué.

-Donc voilà. Tu as quand même devant toi l'agent d'élite de Zarxnos. Je suis plus une bleue. Fit-elle très fière de ses nouveaux talents.

Fujimi s'était approché et avait recommencé à fixer quelque chose sur Michel. Emiko crut d'abord que c'était le caillou.

-Mais à quoi ça sert un caillou ? Demanda t-elle. Toutefois, elle remarqua que ce n'était pas le caillou qui intéressait Fujimi mais autre chose. Et un peu comme on joue aux devinettes, elle essaya de deviner.

-Michel ? Sa veste ? Son buste ? Ses muscles ? Ses pectoraux ? Son T-Shirt ? Et à chaque fois Fujimi secouait la tête en signe de négation.-Ah, ça y est je sais ! C'est ça ! Acheva Emiko en pointant le porte-bonheur de Michel. -C'est ça que tu fixais depuis le début ? Ca y est j'ai compris. Hmm ? Elle dit qu'elle voulait échanger fourchette... Echanger sa fourchette contre ça tout à l'heure.

Elle dit ? Elle ne disait rien. Elles devaient avoir une connexion particulière... En attendant, Fujimi, pour le coup hocha la tête affirmativement à tout.

-Puissant... Ajouta t-elle d'une voix morne.

-A ce point ? Qu'est ce que c'est Michel ?

Lorsque Sasaki dit que ce que Michel avait pris un caillou et non pas la sphère, Michel se contenta d'hausser les épaules et lorsqu'elle dit qu'elle était un agent d'élite de Zarxnos, Michel ne put s'empêcher de dire : "Son agent d'élite...ou son pantin? Finalement si, tu es toujours une bleue".

Puis, Fujimi continue à le fixer, Emiko tenta de comprendre et lorsqu'elle finit par le faire et le trduit, Michel fut surpris et dit : "Alors là, pas question".

Quand elle lui demande ce qu'était son porte-bonheur, Michel s'éloigne d'un air énervé et dit : "Ça ne vous regarde pas! Fichez-moi la paix! Et dites bien à Zarxnos que si il a des comptes à me rendre, qu'il bouge son cul et qu'il vienne lui-même au lieu d'envoyer un de ses pantins!"

-En tout cas, t'as eu de la chance de trouver un caillou comme ça. On aurait vraiment dit l'orbe. Fallait... Emiko se fit couper en plein élan par Michel qui avait repris ce qu'on pourrait appeler son "tonus" cinglant. Emiko passa ses mains sur sa bouche grande ouverte en inspirant très fort, choquée. Fujimi se dressa, même si son visage ne le transparaissait pas, elle semblait en colère. Mais était-ce de la remarque au sujet de Sasaki ou bien de ne pas pouvoir en savoir plus sur le porte-bonheur, voir l'échanger ?

Sasaki elle-même n'en revenait pas. Elle ne sut comment réagir. D'abord elle esquissa un geste vers l'avant comme pour essayer de lui prendre la main ou quelque chose dans le genre, un geste affectueux comme pour essayer de comprendre. Puis, elle manqua de pleurer. Finalement, elle redressa la tête en fronçant les sourcils. D'un pas vif, elle marcha vers Michel et le gifla si fort qu'elle en eut mal à la main. La voix embuée par les larmes, elle lui hurla dessus:

-Je ne suis pas un pantin ! Je suis ptet pas la meilleure loin de là, mais je ne suis pas un pantin. Zarxnos n'a pas de compte à te rendre, il... On s'inquiétait tous pour toi. Mais toi tu es juste trop... Trop borné pour t'en rendre compte. Je pensais qu'il y avait du bon en toi, en fait, qu'il y en avait en chacun, mais toi, tu m'as prouvé le contraire. Tu n'es qu'un abruti Michel, tu m'entends ? Je te déteste. Je ne veux plus te voir. Va t-en. Je m'en fiche maintenant de ce qui pourra t'arriver. J'espère juste que quand tu te retrouveras complètement seule et désoeuvrée que tu te rendras compte de ton erreur... Mais je n'ai pas beaucoup d'espoir pour ça. Je te hais, Michel. Je n'ai jamais haï qui que ce soit et maintenant... A cause de toi, je sais ce que ça fait, et ça me fait mal. Tu m'as fait mal. Je te hais. Sasaki en versait des litres et des litres de larmes tout en s'embrouillant peu à peu, en perdant le fil. Elle en avait de nouveau le vertige, tant et si bien qu'elle finit par s'évanouir. La fatigue du sort, des évènement passés, plus la colère qu'elle venait d'éprouver venait de la tuer totalement.

Fujimi et Emiko se ruèrent sur leur amie. Emiko avait la bouche encore plus grande ouverte, sans doute parce que jamais elle n'aurait imaginé Sasaki dans cet état. Fujimi porta Sasaki avec toujours beaucoup de facilité et Emiko suivait sur le côté en passant sa main sur le front chaud de Sasaki.

-La vache elle est fiévreuse. On devrait aller voir si le chapelier a une chambre pour elle.

Fujimi acquiesça silencieusement. Elle jeta un dernier regard vers Michel avant de saisir Emiko qu'elle porta de son autre main au dessus de sa tête et elle se mit à courir à toute vitesse vers l'usine.

Pendant ce temps, Ultimécia et Arthas venaient d'apparaître dans leur QG dans la même posture peu reluisante que tantôt. L'un sur l'autre, un mal de dos horrible. Arthas repoussa Ultimécia avant de grogner:

-Qu'est ce que j'ai entendu ? "enfantere" ? Je peux peut-être me tromper, mais on n'a jamais parlé de ça dans notre plan.

-Roh, laisse tomber. C'était juste un petit plus pour nous assurer que Haruhi serait encore plus furax quand elle découvrirait la vérité.

-Je crois plutôt que quand Zarxnos s'en rendra compte, il comprendra qu'il y a anguille sous roche.

-Je doute que ça suffise à convaincre Haruhi de son innocence. Mais rassure-toi, le sort est assez puissant pour déteindre sur lui. Quand Haruhi verra le ventre de Sasaki et qu'elle verra ses deux abrutis se pavaner ensemble, elle explosera littéralement de jalousie. Après, ce sera à nous de nous assurer qu'elle voudra prendre sa revanche grâce à nous. Hi ! hi hi hi hi !

-Tu peux éviter de rire, ça me donne mal à la tête.

Lorsque Sasaki rattrappa Michel et qu'elle se met devant lui, son visage se crispa et il dit : "Dégages! Hors de mon chemin!"

Là, elle le giffla et lui fait tout un discours pour finir par lui dire qu'elle le haïssait. Michel la regarde d'un air sévèr et dit : "Zarxnos ne s'est jamais fait de souci pour moi! Il t'a juste envoyé pour être certain que je sois toujours sous sa botte! Et bien tu pouras lu annoncer que ce n'est plus le cas. Si, si tu es un pantin de Zarxnos, tu es un toutou bien obéissant. Il demande de venir me voir, tu le fais, il te demande de te jeter sous un pont, sous un train, tu le fais aveuglément car il t'a promis monts et merveilles! Mais quand tu découvrira son vrai visage, tu tomberas de haut! J'étais prêt à sacrifier ma vie pour sauver la sienne avant de découvrir qu'il n'était qu'un monstre avide de conquête prêt à me poignarder dans le dos. Tu me hais? Tu me détestes? La belle affaire, tu n'es rien pour moi, alors que veux-tu que cela me fasse. Et sije suis seul, c'est parce que je l'ai choisit!"

Lorsque Sasaki s'évanouit et que ses amies s'occupèrent d'elle, Michel s'en va sans se retourner. Il se rend donc près de la rivière d'acide où il s'asseoit au sol. Il regarde le porte-bonheur de Ondine d'un air triste, se recroqueville sur lui-même et se met à pleurer.

Fujimi, les deux mains occupés par ses fardeaux, avançait à toute allure sous les yeux paniqués d'Emiko qui priait pour enfin être arrivée. Fujimi ne lâchait jamais mais bon, ça n'enlèverait rien au fait qu'être porté de manière aussi cavalière (enfin pas au sens de cheval bien sûr) n'était pas rassurant. L'usine apparaissait peu à peu dans le lointain avec son odeur de fumée et sa façade noire. Une vision peu rassurante, mais pour Emiko, cela signifiait la fin de cet étrange rodéo.

Fujimi passa la porte de l'usine. La table du chapelier avait disparu ainsi que les convives. Fujimi bougea la tête de gauche à droite lentement, en quête du chapelier. Emiko fit comprendre à son amie qu'à présent, elle pouvait marcher toute seule et Fujimi obtempéra en laissant Emiko descendre de son "perchoir". Emiko se mit alors en quête du chapelier. Elle l'appela mais personne ne répondait hormis l'écho.

Puis, soudain, des engrenages se mirent en route, des valves crachèrent de la fumée et des chaînettes grincèrent contre le métal au dessus de leur tête. La chaîne en marche, des créatures commencèrent à défiler sur le rail suspendu au dessus d'eux. Elles étaient accrochées à des cintres par les bras et étaient ainsi acheminés le long du rail vers dieu savait où. Les créatures avaient un point commun: leurs membres avaient été arrachés et remplacés par des membres mécaniques.

-Bien, bien. Entrez et mettez vous à la file indienne. Ce sera votre tour bientôt, j'ai encore quelques réglages à terminer sur le chapitroteur.

La voix du chapelier résonna au travers d'un haut-parleur. Emiko eut les cheveux qui se dressèrent sur la tête. Elle guetta autour d'elle et soudain, elle vit un panneau de commande. Ah, ça, Zarxnos leur en avait parlé, c'était des plate-formes de communication. Parfait. Elle allait pouvoir le contacter. Mais alors qu'elle se dirigeait vers l'appareil, des créatures bioniques tombèrent de la chaîne et attaquèrent.

Fujimi donna Sasaki à Emiko qui eut bien du mal à supporter son poids. Puis, elle se tourna vers les êtres bioniques et se mit à les frapper de toutes ses forces. Et le moins que l'on pouvait dire c'était que soit Fujimi frappait très fort, soit ces robots étaient vraiment de la camelote car un rien les brisait.

Emiko laissa Sasaki dans le coin à côté de l'appareil et lança la machine.

-Emiko appelle Maboroshi. Y a quelqu'un à la baraque ou pas ?

-Ici Zarxnos, je t'écoute Emiko.

-On a quelques soucis ici avec les machines du chapelier. Elles nous attaquent et Sasaki a besoin d'une exfiltration d'urgence.

-Compris. Pour les machines, je fais confiance à Fujimi pour briser la chaîne.

Et en effet, Fujimi sauta au plafond et agrippa la chaîne de fabrication qu'elle brisa. Les robots ne purent ainsi plus arriver dans le hall et Fujimi n'eut plus qu'à se débarrasser des derniers qui restaient.

-C'est normal cette histoire ?

-Le chapelier est inconstant. Laissez. Leurs histoires sont de toute façon hors de notre portée. Concernant Michel, vous avez pu en savoir plus ?

-Il ne semble pas possédé monsieur. Mais par contre, il refuse toute compagnie, il est antipathique et surtout il a dit qu'il ne voulait plus avoir affaire avec vous.

Là, Zarxnos ne parla plus pendant un bon bout de temps, comme s'il réfléchissait ou qu'il répugnait à donner ses ordres. Emiko avoua plus tard que ce silence l'avait rendu nerveuse.

-Nous n'avons donc pas le choix. S'il tombe entre les mains d'E.K., ce qu'il sait pourrait s'avérer désastreux. J'aurais aimé ne pas avoir à en arriver là, mais vous devez vous débarrasser de lui.

-Se débarrasser de lui ? Mais... C'est pas un peu excessif ? Je veux dire... Il est pas méchant.

-Malheureusement dans cette histoire, nous sommes les méchants, qu'on le veuille ou non. Pour les autres, c'est ce que nous sommes. Je suis désolé, Emiko. Mais c'est ce qu'il y a de mieux à faire.

-Bon, d'accord. Mais... Sommes-nous vraiment des pantins, maître ?

-Nous sommes tous des pantins, Emiko. C'est bien pour cela que le monde doit changer. Je viens récupérer Sasaki moi-même. Occupez-vous de Michel s'il est encore dans ce monde.

Fujimi ne se fit pas prier et sortit aussitôt de l'usine. Emiko fit de même en sortant son arc. Sasaki resta dans l'usine à dormir paisiblement, la main sur le ventre, attendant que son prince charmant vienne la récupérer.