L'orbe de Xalgaz [Libre]

Fujimi et Emiko coururent à toute allure mues par l'ordre de leur maître. Fujimi en tête, Emiko sur ses talons en ayant beaucoup de mal à suivre la jeune fille à la forme physique impressionnante. Celle-ci en plus d'avoir une force démesurée avait apparemment des ailes à ses chaussures tel Hermès. Bon c'est une image, mais elle courait si vite que même ce dieu susnommé aurait sans doute eu bien du mal à la rattraper. Emiko ne pouvait que constater l'écart entre elle et Fujimi se creuser plus elles avançaient.

Pas de surprises donc à ce que la première sur les lieux fut Fujimi. Emiko arriva peu après. La grande différence était que si Fujimi ne témoignait d'aucune fatigue, Emiko haletait et semblait vouloir s'évanouir. Pas vraiment prête au combat. Mais elle s'en fichait puisque Fujimi était celle qui allait au contact et occupait l'ennemi tandis qu'Emiko bandait son arc. Mais ne sous-estimons pas Emiko dont la vivacité et l'agilité était les principaux atouts.

Devant la statue de la jeune fille en pleurs, Fujimi leva les yeux vers le ciel, semblant guetter sa proie. Peut-être reniflait-elle l'air comme un chien de chasse ? Cela permit à Emiko de reprendre son souffle.

-Bon, il est où ? Fujimi ?

Mais la jeune fille ne répondit pas comme à son habitude. Puis, elle se raidit. Emiko sut que son amie avait retrouvé la trace de Michel. Résignée, quoiqu'en soupirant bruyamment de dépit, elle se prépara à reprendre la course effrénée. Fujimi frappa le sol de son pied avant de se ruer vers le nord... Le sud... Ou l'est... Comme y a pas de points cardinaux ici...

Bref, elle se rua à la gauche de la statue en suivant le cours d'eau. Plus le cours d'eau avançait, plus le décor changeait au fil de la rivière. L'eau noire semblable à du goudron froid commença peu à peu à bouillonner et à fumer et le contact avec celle-ci semblait complètement déconseillée. Fujimi put enfin voir Michel. Et sans autre forme de procès, elle se rua le poing vers l'avant et fracassa le sol, son poing sifflant près de l'oreille de Michel. Emiko arriva encore peu après en respirant bruyamment. Avec un air désolé, des remords dans les yeux, elle banda son arc.

Michel continuait de pleurer quand il sentit quelqu'un approcher dangereusement vers lui, il se reprend et fit une roulade alors sur le coté pour éviter le coup de poing magistral que Fugimi allait lui donner. Il sèche ses yeux mouillés par les larmes avec sa manche et se relève car il était accroupit en disant : "Qu'est-ce vous me voulez encore? Y en a marre à la fin!"

Puis, il lance un regard aiguë ver Emiko en voyant qu'elle pointait son arc vers lui et il dit : "A ta place, je ne ferais pas ça. De plus, tu risque fort bien de rater ta cible".

Emiko avait les mains tremblantes. La peur de tuer quelqu'un, la peur de tuer Michel en particulier, allez savoir. En tout cas, il était clair qu'elle n'était pas sûre d'elle-même. Cependant, quand Michel la défia, elle fronça les sourcils et éclata de colère:

-Rater ma cible ? Je suis la meilleure archère de Maboroshi.

Pas forcément une référence quand Maboroshi ne comptait à peine dix habitants et que la véritable archère: Sylvanas venait de rendre l'âme. Cependant, elle allait prouver ses talents. Elle banda son arc et tira sa première flèche. Une flèche précise, rapide, rien à critiquer. Puis, elle affûta plusieurs flèches avant de les tirer à toutes vitesse.

Fait étrange, les flèches ne partirent pas. Entendez par là qu'elles s'avancèrent un peu avant de s'arrêter net devant elle, l'une à côté de l'autre en éventail, suspendues en l'air, avant de partir toutes d'un seul trait. L'une d'elles frôla dangereusement Fujimi mais celle-ci qui était en train d'asséner des coups, ne perdit pas le rythme et arrêta la flèche en la saisissant par la hampe sans même se retourner. Elle s'en servit même comme d'un poignard.

Ses coups étaient lourds mais vifs. Elle frappait de toutes ses forces et malheur à ce qui se trouvait sous ses poings. Des cratères se dessinaient sur le sol, les arbres étaient fracassés et les roches brisés.

Pendant ce temps, Sasaki dormait tranquillement. Dans ses rêves, elle pouvait voir distinctement Zarxnos.

-Avant, Haruhi m'a enlevé mon but, mes ambitions, mes espoirs, mes illusions. Mais Zarxnos et Jaina m'ont donné un nouveau but, ils m'ont donné une raison d'exister, un rôle et même la force. Pouvoir m'affirmer. Alors comment pourrais-je le détester ? Comment pourrais-je croire Michel et penser qu'il puisse être mauvais ?

Tandis qu'elle dormait et y pensait, sans se rendre compte de l'affection qui grandissait pour son maître, une jeune femme s'approcha du corps endormi. Elle avait des cheveux noirs coupés comme ceux de Sasaki, un bandeau blanc sur un oeil. Elle s'accroupit devant Sasaki et passa ses doigts dans les cheveux de la jeune fille endormie en murmurant:

-Alors c'était comme ça le jour où je suis apparu ? T'es belle quand tu dors, maman.

Suite à l'énervement d'Emiko, Michel ne broncha pas, enfin, non, on put voir enfin un petit sourire narquois s'afficher sur son visage, lorsqu'elle se mit à le mitrailler de flèches, Michel se contente de croiser ses bras et une un grand vent dévia les flèches de leur trajectoire. Alors que Fujimi essayait une nouvelle fois de le frapper, Michel utilisa son pouvoir de l'air pour s'envoler et éviter. Il se trouva alors dans les airs, les bras croisés et il dit : "Tu frappes dans le vide idiote".

Fujimi leva le nez au ciel pour voir ce Michel qui le narguait. Elle ne montrait aucun signe d'énervement. Elle avait au contraire toujours cette étincelle triste dans les yeux. Soudain, Emiko l'appela. Fujimi tourna la tête vers elle. Emiko indiqua son arc du doigt et Fujimi acquiesça. Elle s'accroupit et Emiko tira une flèche en direction de Michel. Pas de surprise, Michel éviterait. Fujimi sauta si haut qu'elle sauta au dessus de Michel. Mais plutôt que de le frapper, elle attrapa la flèche qui était partie trop loin et la relança tête vers le bas vers Michel.

Et ainsi de suite, Emiko tirait à toute vitesse des flèches vers Michel et Fujimi sautait vers les flèches pour les renvoyer. Un vrai jeu de "va chercher" mais beaucoup plus dangereux en raison du nombre d'angles à surveiller et à la rapidité des deux jeunes filles. Les flèches fusaient dans le ciel et Fujimi ne semblait pas se fatiguer de ce bal incongru.

Pendant ce temps, la jeune fille qui venait d'arriver prit Sasaki dans ses bras et la porta en dehors de l'usine. Elle la déposa dans un coin, devant l'usine, dos à un mur écroulé. Puis, elle rentra à nouveau dans l'usine et se mit à la place de Sasaki et elle attendit en faisant semblant de dormir en priant intérieurement pour que Zarxnos n'arrive pas le premier.

Fort heureusement, ceux qu'elle attendait arrivèrent les premiers. Un draconien (créature entre l'homme et le dragon dont le buste est plus droit, presque perpendiculaire au bas du corps, que celui d'un dragon et il possède des bras, et le bas du corps est parallèle au sol, avec quatre pattes.) et une jeune femme aux cheveux bleus apparurent.

-La voilà. Bien, attrape-la, tue-la et allons-nous en. Fit la jeune femme.

Quand le draconien approcha, la fille qui faisait semblant de dormir transperça la créature.

-Surprise, tête de lézard !

-Toi ? Mais comment ? Et où est Sasaki ?

La fille ne prit pas la peine de répondre, elle saisit un pistolet et tira sur la jeune femme mais celle-ci évita avant de lancer une grenade qui explosa avec force, faisant s'écrouler le hall. Puis, la jeune femme disparut laissant la fille sous les décombres. Ce bruit n'échappa à Emiko qui se demanda si Sasaki n'était pas en danger. Mais comme le lien qui les unissait n'avait pas fait vibrer sa corde sensible, elle devait être en sécurité. Elle reprit son mitraillage.

Quand le hall s'écroula, un peu du toit s'effondra sur l'inconnue qui se félicita intérieurement d'avoir eu la présence d'esprit de sortir Sasaki. Peu de temps après, alors que les dernières poussières volantes achevaient de s'écrouler sur les débris, elle repoussa un pan de pierre au dessus d'elle en grommelant:

-Ouch. C'était pas prévu ça.

-A ce sujet... Fit une voix robotique au poignet de l'inconnue. -L'explosion a fait entrer un nouveau paramètre spatio-temporel inattendu et potentiellement dangereux.

-Laisse tomber les termes techniques et dis-moi ce qui se passe.

-L'explosion a distrait Michel et le combat qu'il était censé gagner vient de tourner à la défaite. Pire: il est fort probable qu'il risque de mourir.

-OK, je sais ce qu'il me reste à faire.

Elle se releva et se mit à courir en direction du combat.

Emiko et Fujimi purent constater que Michel avait finalement cédé à leur technique. Fujimi s'approcha sans rien montrer de son trouble. Emiko, en revanche, n'était pas vraiment heureuse de ce dénouement. Elle anticipait déjà le fait qu'elles allaient devoir tuer Michel. Par désespoir, elle dit:

-La flèche a peut-être été mortelle ?

Fujimi fit non de la tête. En effet, une flèche à l'épaule, ce n'était pas vraiment une blessure mortelle. Maintenant, qui allait donner le coup de grâce ? Emiko sut que les poings de Fujimi pourraient le tuer, mais elle devrait s'y reprendre à plusieurs reprises, ce qui serait encore plus cruel et encore plus insoutenable. Mais Emiko ne pouvait donner elle-même le coup de grâce. Tremblante, elle passa son arc à Fujimi et s'éloigna en fermant les yeux, la gorge nouée.

Fujimi visa Michel, non sans verser une larme, une seule. Mais alors qu'elle allait tiré, l'inconnue au bandeau sur l'oeil se jeta sur Fujimi pour l'empêcher de tirer.

-Faites pas ça les filles ! Changement de plan, je dois ramener Michel à Zarxnos pour interrogatoire. Regardez !

Elle leur montra un orbe de communication, de celui que Zarxnos donnait parfois. Elle avait aussi un parchemin signé par lui. Si un doute planait, Fujimi et Emiko ne purent pas trouver de raison de ne pas le croire. Et puis, au final, ça les arrangeait. Elles acquiescèrent et l'inconnue s'en alla avec Michel après avoir dit:

-Je ramène aussi Sasaki. Vous pouvez rentrer.

Là, elles aimèrent moins. Comme elle ne connaissait pas cette fille, elles refusèrent tout net et suivirent l'inconnue. Alors, l'inconnue leur tira dessus avec un rayon vert qui les endormit. Puis, elle emmena tout ce beau monde aux ruines du hall du chapelier. Elle posa Michel et fit un feu. Elle sortit une dague et en chauffa la pointe aux flammes. Puis, elle approcha la dague de la flèche.

-Désolée, Michel, ça va ptet faire un peu mal. Essaye juste de pas trop crier.

Puis, elle enfonça la dague et enleva la flèche. Rapidement, elle fit un bandage sur la plaie.

-Là. La chaleur doit avoir cautérisé la plaie. Elle s'assit contre une pierre en regardant Sasaki de son unique oeil. L'inconnue avait hérité de la forme du visage de sa mère et des cheveux noirs de son père. Elle n'arrivait tout simplement pas à enlever son regard d'elle, malgré qu'elle savait qu'elle ne pouvait pas rester plus longtemps à présent que sa mission était effectuée.

Michel était totalement inconscient à cause de la chute quand il sentit quelque chose s'enfoncer dans sa blessure ainsi que quelque chose lui brûler la peau, il sert alors des dents afin de retenir un horrible cri de douleur pour sortir à la place un grognement. Puis, il réouvre d'un coup ses yeux couleurs noisettes alors que des gouttes de sueurs perlaient son front et vit une fille lui bander sa blessure. Il regarde autour de lui et vit qu'il se trouvait dans des ruines, il remarque aussi Sasaki qui était inconsciente. Il retourne son attention sur la fille qui avait un bandeau à son oeuil et dit : "Qui êtes-vous et que me voulez-vous?"

L'inconnue fouilla dans son sac pour en extirper un peu de nourriture, apparemment des rations de combat, donc insipides, sans goût, et à peine utiles pour combler sa faim et encore. Elle grignota doucement, avalant de minuscules bouts comme si elle le rongeait. Michel s'étant éveillé, elle s'arrêta un temps et sourit à Michel:

-Eh beh, pas de tour de chauffe, direct. A propos, bravo. Je ne pensais pas que tu serais assez fort pour ne pas hurler de douleur. Tant mieux, il valait mieux que tu ne les réveilles pas. Personne ne doit me voir. Hormis toi, enfin, presque, c'est juste que je voulais te parler avant de partir.

L'inconnue mordilla dans sa ration tout en tripotant son bandeau comme si ça la grattait. Elle jeta ensuite un oeil à Sasaki, pour s'assurer qu'elle dormait toujours, des deux filles pour s'assurer qu'elle faisait de même, puis, du côtés des ruines pour s'assurer que Zarxnos ne soit toujours pas arrivé.

-Ce qui est dommage c'est qu'il faut que je fasse vite. Dommage. J'aurais adoré pouvoir te parler plus longtemps. T'en fais pas. Je veux pas te demander quelque chose ou te prévenir de quelque chose, c'est juste par curiosité que je voulais te voir. Mon nom est Misaki. Ca va dire "belle fleur d'arbre", c'est mimi hein ? C'est parce que quand je suis née, la toute première fleur a fleuri à Maboroshi depuis près d'un siècle, et ce, sans l'aide de personne, même de ma mère. C'était un peu le début du renouveau. Oh mais excuse je parle, je parle. Je voulais être sûre que tu te sentais bien. Parce que c'était pas prévu que tu te blesses. A propos, pas la peine de me remercier de t'avoir sauvé la vie, vu que c'est en partie à cause de moi que tu as failli la perdre.

Misaki engouffra toute sa ration dans sa bouche. Elle regarda sa montre. L'heure où Zarxnos allait passer prendre Sasaki approcher. Elle allait devoir y aller.

Lorsque la femme dit à Michel qu'ele ne pensait pas qu'il serait assez fort pour ne pas hurler et que c'était tant mieux car presque personne ne devais le voir à part lui avant de partir, Michel ne dit rien. Ensuite, elle se présente et parle un peu de tout et de rien. Lorsqu'elle finit, Michel dit : "Au lieu de parler pour ne rien dire, si vous devaez faire vite, dites-moi ce que vous avez à me dire qu'on en finisse. Je n'ai pas que ça à faire".

Misaki sourit malicieusement à Michel. Puis, elle prit un air charmeur, en plissant les yeux (ou plutôt l'oeil unique dont elle pouvait se servir), mit sa bouche en coeur et déclara d'une voix chaude:

-C'était pour te dire que plus tard, toi et moi, on sera mariés.

Le silence s'installa alors que Misaki restait dans sa position de fausse charmeuse. Quand soudain, elle éclata de rire en se tenant les côtes.

-Si t'avais pu voir ta tête ! C'était hilarant ! Nan je plaisante, on est pas mariés. C'était pour rigoler. Non plus sérieusement, comme je l'ai dit, je voulais juste m'assurer que tu n'était pas blessé mortellement et pouvoir te rencontrer. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que tu étais effectivement moins aimable à l'époque. Tout le portrait de mon frère. Enfin, demi-frère, plutôt. J'y tiens.

Misaki avait encore la larme à l'oeil d'avoir beaucoup ri. Elle se releva. Soudain, elle entendit une voix familière dans les décombres. Zarxnos venait d'arriver. Et là, elle paniqua. Pour deux raisons similaires, il ne devait pas la voir, et il ne devait pas voir Michel, ce n'était pas prévu, ou bien il risquait de le tuer. Vite, Misaki chuchota:

-Vite faut y aller. Elle ne laissa pas à Michel le soin de répondre. Elle le tira par la main et glissa le long d'un fossé non loin. Assise, dos à la terre, elle retint sa respiration en attendant que Zarxnos soit parti.

-Ecoute, comme t'as la réputation d'en faire qu'à ta tête, écoute moi bien pourquoi faut pas qu'il te voie. S'il te voie, il te tuera et tu es blessé, tu n'as aucune chance. Ensuite, ce n'était pas prévu que tu le rencontres aussi tôt. Enfin, il ne doit pas me voir non plus, parce qu'il ne me verra que dans... Neuf mois environ, même si ce sera sous une autre apparence. Donc s'il te plaît, ne fais pas de bruit et attends.

Zarxnos s'approcha de Sasaki, le coeur battant. Il ne savait pas pourquoi il était aussi ému. Son coeur s'emballa à un point qu'il émit un grognement en se tenant la poitrine. Puis, il prit Sasaki dans ses bras avant de s'éloigner avec elle, le coeur encore plus ému et mouvementé.

Lorsque Misaki dit qu'ils seront mariés plus tard, Michel ouvre grand ses yeux et dit : "Quoi?! Mais...mais c'est impossible! Vous mentez!"

Puis, elle se met à éclater de rire et de se moquer de lui. Là, Michel dit : "Si c'était pour rigoler, ce n'était vraiment pas drol".

Puis, elle lui dit finalement qu'elle voulait s'assurer qu'il ne soit pas blesser mortellement et pouvoir le rencontrer, qu'il était moins aimable à l'époque et qu'il était tout le portrait de son demi-frère.

"Hein? De quoi vous parlez là? Pourquoi vous teniez tant à me rencontrer? Et puis, quelle époque? C'est la première fois que je vous vois".

Soudain, elle se relève d'un coup avant de chuchotter qu'ils devaient y aller.

"Hein?! Quoi?!"

Elle le saisit et le fit glisser dans un fossé, là, alors que Zarxnos s'approchait de l'endroit où ils étaient plus tôt, Misaki chuchotte à Michel : "Écoutes, comme t'as la réputation d'en faire qu'à ta tête, écoutes-moi bien pourquoi faut pas qu'il te voie. S'il te voie, il te tuera et tu es blessé, tu n'as aucune chance. Ensuite, ce n'était pas prévu que tu le rencontres aussi tôt. Enfin, il ne doit pas me voir non plus, parce qu'il ne me verra que dans... Neuf mois environ, même si ce sera sous une autre apparence. Donc s'il te plaît, ne fais pas de bruit et attends".

"Je crois que je n'ai pas vraiment le choix, mais je pense que vous me devrez quelques explications plus tard".

Misaki se tourna vers Michel en faisant de gros yeux ronds. Elle ne savait pas si elle devait répondre à la requête de Michel. C'était assez secret. Mais en même temps, il était peut-être en droit de savoir. Après tout c'était elle qui l'embrouillait, elle n'avait qu'à ne pas vouloir lui parler et elle n'aurait pas eu ce souci. A présent qu'elle avait entamé la discussion, il était normal de la terminer en bonne et due forme.

-Je veux bien. Mais il faudrait après que je te zappe. C'est top-secret. Bon, après, si tu me jures que tu garderas ça pour toi... Après tu pourrais te servir des infos que je te donnerais pour nous aider. Chuchota t-elle tout en réfléchissant aux possibilités qui s'offraient.

Pendant ce temps, Zarxnos balayait la zone du regard. Il sentait deux présences. Il n'était pas facile de le berner. Cependant, son regard retournait toujours à Sasaki dont il avait du mal à s'extirper. Il s'accroupit devant elle et passa sa main dans ses cheveux. Il l'embrassa sur le front. Sasaki ouvrit brièvement les yeux. Elle vit le visage de Zarxnos et lui sourit tendrement.

-On rentre à la maison ?

-On rentre à la maison. Chuchota Zarxnos en créant un dôme ténébreux qui le téléporta lui et les filles.

A ce moment, Misaki sortit de sa cachette en s'étirant, et elle alla s'asseoir tranquillement sur la pierre où elle était précédemment.

-Heureusement ils n'ont pas vu mon sac, je l'avais oublié là. Allez hop, une tartine pour me remettre de mes émotions. Fit-elle d'un air enjoué avant de saisir une autre ration. -T'en veux pas ? Je me fais l'effet d'une vraie rapia.

Elle fixa Michel avant de croquer dans sa ration, toujours de manière aussi discrète. Soit la ration n'était vraiment pas bonne, soit c'était sa façon de manger, tout en retenue. Peut-être une éducation de bonne famille. Puis, elle reprit la parole tout en passant sa langue sur ses lèvres et sur ses dents.

-'e 'eux 'as tout di'e. Ou alors tu dois me promettre de ne rien dire. Non. En fait, soit tu me promets de nous aider, soit je te zappe la mémoire. T'inquiète c'est indolore et ça n'aura aucune incidence. C'est juste pour préserver l'équilibre du monde. Ce que je te dirais peut ébranler les fondations du monde, voir le faire disparaître. Tu comprendras que c'est important. Après te raconter pour te faire oublier après... Vois pas l'intérêt, pas vrai ? Mais comme je suppose que tu vas d'abord me demander en quoi consistera l'aide que je te demande... Si tu acceptes, je te raconte tout et tu devras nous prévenir avec cet appareil de toute bizarrerie, en particulier... Voir un homme-lézard, un draconien surgir de nulle part ou bien des distorsions... Là, tu nous appelles et là on débarque pour régler le problème. Après si ça t'embête, soit je raconte pas, soit je raconte mais je te ferais tout oublier après.

Misaki dit à Michel qu'elle veut bien tout lui expliquer mais qu'il faudra qu'elle le zappe ensuite car c'était quelque chose de secret et que si il garde cela pour lui il pourra utiliser ces informations pour l'aider. Puis, lorsque Zarxnos partit avec ses trois agents, Michel et Misaki sortirent de leur cachette. Misaki se rassit à sa place en disant qu'elle avait de la chance qu'ils n'aient vu son sac. Michel dit : "Je dirais plutôt heureusement que Zarxnos n'ait pas reconnu ma présence car il est évident qu'il nous a sentit".

Elle se met à manger et demande à Michel si il en veut pas, il détourne vite la tête et répond : "J'ai pas faim".

Au bout de plusieurs minute, Misaki finit par dire : "'e 'eux 'as tout di'e. Ou alors tu dois me promettre de ne rien dire. Non. En fait, soit tu me promets de nous aider, soit je te zappe la mémoire. T'inquiète c'est indolore et ça n'aura aucune incidence. C'est juste pour préserver l'équilibre du monde. Ce que je te dirais peut ébranler les fondations du monde, voir le faire disparaître. Tu comprendras que c'est important. Après te raconter pour te faire oublier après... Vois pas l'intérêt, pas vrai ? Mais comme je suppose que tu vas d'abord me demander en quoi consistera l'aide que je te demande... Si tu acceptes, je te raconte tout et tu devras nous prévenir avec cet appareil de toute bizarrerie, en particulier... Voir un homme-lézard, un draconien surgir de nulle part ou bien des distorsions... Là, tu nous appelles et là on débarque pour régler le problème. Après si ça t'embête, soit je raconte pas, soit je raconte mais je te ferais tout oublier après".

"Je ne peux pas promettre d'aider si je ne sais pas en quoi je dois aider et qui je dois aider exactement. Tu as bien dit "nous"? Cela signifie déjà que tu n'es pas seule. je me trompe?"

Misaki soupira. A croire qu'elle avait besoin de parler mais qu'elle savait très bien qu'elle ne devait pas. Et Michel ne semblait pas lui rendre la tâche facile.

-Je te l'ai dit. Tu devras nous aider simplement en nous prévenant de la moindre bizarrerie. Et si tu trouves des moyens de refermer les failles, ce sera encore mieux.

Misaki se gratta la tête en réfléchissant. Elle cherchait ses mots. Elle essayait de décider si elle racontait ou pas, et ce qu'elle pouvait raconter. Elle pouvait peut-être le mettre au courant de choses et pas d'autres. Elle claqua des doigts. Elle avait trouvé comment formuler la chose. Depuis tout à l'heure, elle était tentée d'en dire beaucoup alors qu'en fait, il suffisait de pas grand chose. Au moins pour commencer. Après si Michel se montrait plus curieux, il serait temps de décider si elle continuait ou pas.

-Bon, "nous" c'est le F.E.K.. Le Front contre E.K.. On tâche d'empêcher E.K. de profiter de la situation pour l'empêcher de contrôler les mondes. L'idée c'est que je viens du futur et que j'empêche E.K. de modifier l'Histoire. Vois-tu la crise de Recto-Verso a créé des failles spatio-temporels. Des failles qui relient le monde réel au monde du rêve, mais aussi des failles qui relient le passé, le présent et le futur. Le bon côté de la chose, c'est que ces failles sont inempruntables à moins d'avoir le bon truc. Seulement, dans une dizaine d'années, E.K. va trouver les draconiens. Les seuls à pouvoir utiliser ces failles. Ils essayent de tout changer. Et donc notre boulot, c'est de les en empêcher en fermant les failles et en les arrêtant avant qu'il ne modifie l'Histoire.

Misaki croqua dans sa ration avant de continuer.

-Voilà. C'est pour ça que moins les gens le savent, mieux c'est, et pourquoi il ne faut pas qu'on me voie. Ca pourrait créer des distorsions temporels. Si Zarxnos me voie alors qu'il n'est censé me rencontrer que neuf mois plus tard... Pareil si quelqu'un savait ce qui va arriver dans dix ans, il pourrait être tenté de changer les choses et qui sait ce que seraient les conséquences. C'est pour ça que je veux ta parole que tu n'en parleras pas et que tu nous aideras. Sinon tant pis, j'efface de ta mémoire.

Misaki dit qu'elle a déjà dit à Michel en quoi il doit les aider, Michel dit alors : "Oui, mais vous ne m'avez pas dit qui je dois aider".

Là, elle lui fait tout un discours d'explications. Michel se caresse alors le menton d'un air songeur et dit : "Hmmm. Je ne promets rien de ce qui est de vous donner des informations. De ce qui est de détruire E.K., j'ai un compte à régler avec lui. Je ne l'ai jamais vu, mais rien que le fait qu'il est tenté de de s'en prendre à Ondine fait de lui mon ennemi et il n'est pas le seul dans mon tableau de chasse. Bon, dites-moi un peu, qui êtes-vous réellement? Vous venez du futur, n'est-ce pas?"

Misaki engouffra une ration à s'en faire éclater ses joues. Elle passa sa main sur son cache-oeil en grimaçant avant de se tourner vers Michel. Elle semblait un peu exaspérée, pas vraiment fâchée, mais légèrement blasée, toutefois, elle gardait un maigre sourire de côté. Elle passa son doigt sur ses lèvres comme pour en chasser quelque chose.

-Tu vois pourquoi je ferais mieux de me taire. Si en te joignant à nous, tu veux nous aider à détruire E.K., alors c'est que tu n'as pas compris. Dans dix ans, E.K. ne sera toujours pas vaincu. Si parce que je t'en parle, tu fais tout pour le détruire, c'est l'Histoire que tu réécris. Bon après, combattre E.K., ça, vous le ferez mais bon...

Misaki se tut. Elle sortit un thermo de son sac et but goulûment au goulot. Puis, elle sembla se laisser hypnotiser par la danse des flammes de son petit feu de camp improvisé.

-Je viens du futur. Je te l'ai déjà dit ça. Mais qu'est ce que tu entends par qui je suis réellement ? Je suis une fille, je m'appelle Misaki, que pourrais-je dire de plus sinon que je fais partie du F.E.K. ? C'est une question bizarre. Il y en a tant d'autres et tu me poses une question à laquelle personne ne pourrait répondre. C'est philosophique comme question. Par exemple: comment on fait pour voyager dans le temps si seuls les draconiens peuvent le faire ? Pourquoi E.K. veut changer l'Histoire ? Ou que sais-je encore. Ah. Et E.K. est une femme. Enfin... Presque.

Misaki soupira. Elle se gratta à nouveau le cache-oeil en grimaçant.

-Je vois un peu ce que tu veux dire. Genre: quel rôle j'ai à ton époque ? Est-ce que j'étais déjà vivante à ton époque ? D'où je viens ? Est-ce que tu connais mes parents ? Hein ? Bah ça je préfère ne rien dire. Tout ce que je peux te dire, c'est qu'à ton époque je n'existe pas encore et que tu ne me rencontreras que dans... Bah je m'en souviens pas bien, j'étais bébé. Hmm... Disons dans un an.

Misaki se gratta le cache-oeil avec plus de véhémence en gromellant.

Michel écouta les explications de Misaki d'une oreille distraite, enfin, d'apparence, car si on le regarde, on pense qu'il écoute d'une oreille distraite alors que c'est tout le contraire car il écoute très attentivement. Il finit par dire : "Mon père me disait que l'avenir est composé de plusieurs chemin et peut changer à tout moment alors qu'est-ce que ça peut faire si je tue E.K. maintenant? De plus, je ne veux pas tuer E.K. par rapport à tes révélations, mais parce que j'ai un compte à régler avec lui...enfin, avec elle. Si je ne te pose pas autant de question comme tu t'attendais, c'est parce que je ne suis plus la gamin stupide et naïf d'avant. J'ai changé, beaucoup changé et si tu viens vraiment du futur et que nous nous sommes rencontrés, je suppose que tu connais la source de ce changement".

Michel se relève toujours en se tenant l'épaule et dit : "Désolé mais j'ai une chose importante à faire".

il commence à s'éloigner.

Misaki profita des paroles de Michel pour tourner le dos à Michel et lever son cache-oeil en grattant toujours plus. Elle fit un geste de la main et de la tête pour signifier à Michel qu'elle écoutait, puis, elle remit son cache-oeil avant de se retourner vers Michel.

-Bah oui, y a plusieurs chemins... Mais qui sait si nous êtres du futurs, donc des gens qui n'ont rien à faire ici, on faisait quelque chose... Imagine... L'Histoire prendrait un autre chemin et l'avenir serait peut-être pire. Par exemple, je pourrais ne plus exister. Et dans ce cas-là, je ne pourrais pas être là à voyager dans le temps, donc je ne pourrais pas te parler de ça. Mais en même temps comme c'est le fait que je sois venu qui t'a fait réfléchir et changer des trucs... C'est ce qu'on appelle un paradoxe temporelle et c'est très dangereux. Ca peut faire imploser l'univers tout entier.

Puis, Michel insinua qu'elle devait connaître la source de ce changement.

-Euh... Non. Parce que ce changement dont tu parles a eu lieu il y a quelques jours et que j'étais pas né. En revanche, je sais pourquoi tu changeras encore dans quelques années.

Misaki passa son doigt sur sa bouche en signe de silence. Puis, Michel s'éloigna. Misaki croisa les jambes avant de dire:

-OK. Comme tu veux. Moi j'ai tout mon temps, puisque je vis un temps avant moi.

Tandis qu'il s'éloignait, elle poussa un soupir de soulagement. En effet, au moins, elle pouvait partir et n'avait pas besoin d'en dire plus. Qui sait ce qu'elle aurait encore pu dire de plus ? Quel mystère du futur elle aurait révélé ? Au moins, elle n'avait pas sur la conscience des questions trop importantes. Misaki se leva, s'étira puis se gratta encore le cache-oeil.

-Rah, c'est pas une vie, je vous jure. Misaki appuya sur sa montre et disparut, dans le futur probablement, satisfaite de savoir que son avenir à elle, était, pour le moment, préservé.

Michel continuait de marcher puis il finit par s'arrêter, il regarde le ciel qui était étoilé à présent et dit : "Ondine, je promets de tout arranger et de tout faire pour que tout redevienne comme avant, comme si rien ne s'était passé".

Il laisse couler une larme, regarde son appareil sur son bras d'un air monotone, serre son poing, puis, il tend son deuxième bras, la main ouverte, devant lui, et ouvre un portail de ténèbres qu'il traverse et qui se referme derrière lui.